L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) est une affection courante chez l’homme vieillissant, entraînant des symptômes gênants du bas appareil urinaire (SBAU) et une baisse de la qualité de vie. Deux solutions permettent d’améliorer la qualité de vie des patients : le traitement médicamenteux ou la chirurgie. Quel est le bon moment pour se faire opérer ?

Les traitements médicaux : leur rôle et leurs limites

Les médicaments comme les alpha-bloquants (AB) et inhibiteurs de la 5-alpha réductase (5ARI) améliorent significativement les symptômes urinaires, réduisent la progression de la maladie et le risque de rétention urinaire aiguë (RUA). Cependant, leur efficacité diminue avec le temps et ils peuvent entraîner des effets secondaires sexuels fréquents (baisse de libido, troubles de l’érection, éjaculation rétrograde). Des essais comme CombAT et MTOPS ont montré que la combinaison de ces médicaments peut réduire le besoin de chirurgie, mais cette efficacité est limitée à environ 4 ans.

Le tadalafil 5 mg au quotidien est une alternative qui traite aussi la dysfonction érectile, apportant un bénéfice supplémentaire.

Le moment idéal pour la chirurgie : bénéfices d’une intervention précoce

Les solutions chirurgicales traditionnelles, telles que la résection transurétrale de la prostate (RTUP) ou l’adénomectomie par voie haute, offrent une amélioration durable des symptômes : augmentation du débit urinaire, réduction des scores IPSS, diminution du résidu post-mictionnel.

Les techniques innovantes comme l’HoLEP (qui est la technique de référence à ce jour), la vaporisation laser Greenlight ou encore les méthodes mini-invasives (Rezum, Urolift, aquablation) permettent une réduction des complications et des effets secondaires, notamment sexuels.

Pourquoi ne pas attendre trop longtemps ?

Plusieurs études montrent qu’un retard dans l’intervention chirurgicale peut mener à une dégradation irréversible de la fonction vésicale en raison d’une obstruction prolongée. Cela peut entraîner des risques d’infections urinaires chroniques, d’urgence urinaire et de chute, affectant fortement la qualité de vie. D’un autre côté, certains experts suggèrent que la prise en charge moderne permet de limiter ces risques, même en cas de retard.

Effets secondaires et coût à considérer

La chirurgie, malgré ses avancées, comporte des risques (troubles sexuels avec l’absence d’éjaculation, fuites urinaires, infections, saignements). Sur le plan économique, des analyses montrent qu’une intervention précoce peut, à terme, s’avérer plus avantageuse, après 5 à 10 ans, comparé à un traitement médical prolongé.

Une approche personnalisée pour chaque patient

Le moment de l’opération doit être décidé en fonction du profil individuel : gravité des symptômes, taille de la prostate, tolérance aux médicaments, comorbidités et préférences personnelles. L’évolution vers des traitements mini-invasifs, itératifs, et moins d’effets secondaires est en forte progression.

Plutôt que « quand opérer ? », la vraie question est : « à quel moment l’intervention devient-elle la meilleure solution pour le patient ? ».

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