Implant pénien gonflable
Le traitement de la dysfonction érectile par la pose d’un implant pénien gonflable
Indication
Techniques
Abord péno-scrotal
Durée
Séjour : entre 24 et 48 heures
Sondage vésical post op. : 24 heures
Activation : réalisé à 6 semaines
Le traitement de la dysfonction érectile par la pose d’un implant pénien gonflable
La pose d’un implant pénien est un des traitements de la dysfonction érectile. L’intervention consiste en la mise en place un implant semi-rigide ou gonflable à l’intérieur des corps caverneux de la verge. Ces dispositifs permettent de donner une rigidité suffisante permettant la pénétration lors des rapports sexuels.
La dysfonction érectile
L’impuissance sexuelle est un trouble qui touche près de 3,5 millions d’hommes en France, généralement âgés de plus de 40 ans et majoritairement de plus de 60 ans. Pour y remédier, plusieurs solutions existent, dont la pose de prothèses péniennes. La dysfonction érectile désigne chez l’homme l’incapacité répétée à avoir ou bien maintenir une érection. Lorsque cette situation arrive, cela devient une source d’angoisse et de complexes. Plusieurs alternatives sont possibles pour y faire face comme la prise de traitements médicamenteux comme le sildénafil ou le tadalafil, l’injection intra caverneuse, c’est-à-dire une injection dans la verge d’une molécule vasodilatatrice, l’utilisation d’une pompe à vide ou la pose d’un implant pénien. Alors que les deux premières solutions sont couramment proposées aux hommes souffrant de dysfonction érectile, la pose de prothèses péniennes n’est toujours pas entrée dans les mœurs alors qu’elle offre des résultats probants.
Une méconnaissance des implants
Seulement 613 implants péniens ont été posés en France en 2013 (1). Le nombre d’implants posés en France augmente progressivement, en effet, celui-ci a doublé en dix ans. Toutefois, ce nombre reste dix fois inférieur aux chiffres constatés aux États-Unis, lorsqu’on le rapporte au nombre d’habitants. Il existe probablement des raisons culturelles expliquant cette différence, mais cela n’explique pas tout. La santé sexuelle est une priorité de santé publique (2). Cependant une grande partie des médecins n’abordent pas la question de la sexualité avec les patients. D’après le sexologue Arnaud Zeler, seuls 30 % des médecins généralistes déclarent avoir déjà abordé la question de la sexualité en consultation. La raison première est la peur de s’immiscer dans l’intimité du patient. Par ailleurs, l’implant pénien est peu connu des médecins généralistes, mais également d’autres spécialistes. En effet, selon le Professeur Droupy (CHU de Nîmes) seul 10% des urologues français posent des implants (3).
Qui peut bénéficier d’un implant pénien ?
Les sociétés savantes d’urologie (AFU, EAU, AUA ) sont très claires , tout patient souffrant d’un trouble de l’érection, ayant une cause médicale identifiée et ne répondant pas ou mal aux traitements médicamenteux cherchant une solution permanente peut en bénéficier. La pose d’un implant pénien est irréversible, on ne peut revenir en arrière, l’indication doit être parfaite. Les implants sont par ailleurs pris en charge par la sécurité sociale lorsque l’indication est posée. Les patients qui consultent ont en moyenne soixante ans et souffrent de dysfonctions érectiles réfractaires à tous les traitements depuis trois ans en moyenne. Il s’agit de patients désespérés avec un partenaire le plus souvent compréhensif. Il ne faut pas attendre le dernier moment pour évoquer l’implant pénien avec le patient, mais le présenter rapidement comme un élément supplémentaire de l’arsenal thérapeutique.
L’intervention chirurgicale
Votre admission a lieu le jour de l’intervention. Le site d’incision est en général péno-scrotale, de la racine de la verge à la partie haute des bourses. Une contre-incision abdominale afin de placer le réservoir peut être réalisée. Le matériel prothétique est implanté par votre chirurgien urologue selon les recommandations du fabricant et en fonction des conditions locales (fibrose des corps caverneux, maladie de Lapeyronie, ré-intervention). Les implants sont pré-enduits d’antibiotiques mais dans certains cas des antibiotiques locaux pourront être ajoutés sur le site opératoire afin d’éviter une infection du matériel. Il existe principalement deux types d’implants péniens : Les prothèses semi-rigides et les prothèses péniennes gonflables tri-compartimentales. Les prothèses péniennes gonflables sont les implants qui sont privilégiés car ils se rapprochent le plus d’une sensation naturelle que ce soit au repos ou en érection. Les cylindres sont placés dans les corps caverneux. La pompe est située dans les bourses entre les deux testicules. Cette pompe permet de gonfler et de dégonfler l’implant à la demande. La pompe est elle-même raccordée à un réservoir d’eau situé à côté de la vessie. Tout le dispositif est interne. Aucun élément ou connectique n’est visible de l’extérieur. L’intervention est rapide et dure en moyenne une heure et demi. Les différents éléments ne sont pas ressentis par le patient à distance de l’intervention. La durée moyenne d’hospitalisation est comprise entre un et deux jours.
Les suites opératoires
Vous rentrez le lendemain ou le surlendemain de l’intervention à votre domicile. Des soins de cicatrice doivent être réalisés par une infirmière à votre domicile jusqu’à la fin de la cicatrisation. Celle-ci prend en moyenne trois à quatre semaines. L’implant ne doit pas être activé par le patient avant six semaines. L’activation fera l’objet d’une consultation spécifique à six semaines de l’intervention.
Des antalgiques ainsi qu’un arrêt de travail vous seront prescrits après l’intervention.
Les complications
Dans la majorité des cas, l’intervention se déroule sans complication, cependant tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques. Le risque majeur est l’infection : L’imprégnation en antibiotique de l’implant depuis 2001 a permis de réduire de façon importante les infections post-opératoires du dispositif et donc aussi le taux d’explantation. Le taux d’infection post-opératoire est maintenant faible. Il se situe entre 0,5 et 3 % (4). Si une infection survient, il faut le plus souvent retirer l’implant lors d’une nouvelle intervention. Un nouvel implant peut dans certains cas être reposé durant la reprise chirurgicale, voire un implant semi-rigide d’attente. Une panne mécanique peut survenir. La durée de vie d’un implant est d’environ dix à quinze ans. Lorsque les problèmes mécaniques apparaissent avec le temps, une révision est alors nécessaire. Une absence de satisfaction sexuelle malgré un positionnement correct en rapport avec la diminution de la longueur de la verge ou avec un gland mou en érection peut apparaître.
L’objectif est de reprendre du plaisir mais aussi d’en donner
L’implant pénien est un moyen de reprendre du plaisir, mais c’est aussi un dispositif permettant de donner une rigidité suffisante autorisant la pénétration lors des rapports sexuels. Le taux de satisfaction global des patients est relativement élevé (entre 85 et 97 %) selon les études (5)(6), bien plus élevé que les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 comme le viagra (51%) ou les injections intra-caverneuses (40%). Les partenaires sont eux aussi en majorité satisfaits du dispositif (80%) (7). Parmi les patients implantés, 86 % ont indiqué qu’ils recommanderaient la même intervention à une personne dans une situation similaire et qu’ils n’hésiteraient pas à refaire l’intervention (8).
Vais-je avoir mal ?
Vais-je lui faire mal ?
Combien de temps vont durer les érections pendant les rapports ?
Mon implant va-t-il être accepté par mon corps ?
Y-a-t-il des cancers induits par les prothèses péniennes ?
Est-ce que je vais sonner à l’aéroport ?
Est-ce que je vais rester tout le temps en érection ?
Vais-je avoir mal en urinant ?
dysfonction érectile complète après une prostatectomie radicale et fuites urinaires
Vais-je avoir un plus gros sexe en érection ?
Documentation
Retrouvez toutes les informations relatives à cette intervention grâce à la fiche d’information patients de l’Association Française d’Urologie.
Sources
(1) Lipsker A & al. Progrès en Urologie. 2016 Sep;26(9):485-91. Evolution of the number and type of penile prostheses implanted in France for erectile dysfunction: Analysis of French national coding database (2006-2013) (2) Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Santé sexuelle et reproductive. Avis du 02/03/2016. (3) L’implant pénien, une solution sûre au problème d’érection. Le figaro santé 2018. Stephane Droupy (4) Mulcahy & al. European Urology. 2011, 60, 167-172 Long-Term Infection Rates in Diabetic Patients Implanted With Antibiotic-Impregnated Versus Nonimpregnated Inflatable Penile Prostheses: 7-Year Outcomes (5) Natali & al. J. sex med 2008 Jun;5(6):1503-12 Penile implantation in Europe: successes and complications with 253 implants in Italy and Germany. (6) Lux M. & al. J Urol. 2007 Jan;177(1):262-6. Outcomes and satisfaction rates for the redesigned 2-piece penile prosthesis. (7) Hellstrom WJ & al. J Sex Med. 2010 Jan;7(1 Pt 2):501-23 Implants, mechanical devices, and vascular surgery for erectile dysfunction. (8) Carson CC & al. J Urol 2000,164:2, 376-380. Efficacy, safety and patient satisfaction outcomes of 700CX of the AMS 700CX inflatable penile prosthesis: results of a long-term multicenter study.
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