La chirurgie de l’HBP est l’une des plus fréquentes en urologie en France avec 60000 actes réalisés par an en France selon les données de l’ATHI de 2019 (Agence Technique de l’information sur l’hospitalisation). Pour qu’une intervention chirurgicale prostatique soit réussie, l’indication doit être parfaite. Des examens complémentaires doivent être réalisés afin de réaliser l’intervention dans les meilleures conditions. Quel est sont les examens à réaliser avant la chirurgie d’une hypertrophie bénigne de la prostate?

Quel bilan clinique doit être réalisé ?

Il existe de multiples causes pouvant entrainer des troubles du bas appareil urinaire entrainant une symptomatologie obstructive et/ou irritative. Les examens complémentaires sont indispensables pour faire la part des choses et valider ou non l’option chirurgicale. Les examens complémentaires vont consister à vérifier que les symptômes sont au moins ou en partie sinon en totalité imputable à une obstruction sous vésicale, c’est-à-dire qu’il existe un trouble de vidange. Il faut bien comprendre, que la désobstruction prostatique à peu de chance d’améliorer un patient qui présente une hyperactivité vésicale isolée ou une pollakiurie nocturne isolée. Le score IPSS est indispensable à réaliser pour identifier les troubles de la vidange.Cet auto-questionnaire validé, permet d’objectiver la gène décrite par le patient. Elle est souvent sévère (score supérieur à 20/35) lorsque l’indication chirurgicale est posée.

Calculez votre score IPSS .

Une débimétrie peut aussi être réalisée et permet de mesurer la pression d’écoulement des urines.Une débimétrie n’est interprétable que si 150 mL minimum sont urinés. Dans la littérature, lorsque le Qmax (Débit maximum) est inférieur à 12mL/ sec, la chance d’être désobstrué avec succès est de 80 à 90 %. Si le Qmax est élevé avant l’opération, on prend le risque d’une chirurgie inefficace. Il faut donc toujours peser le bénéfice et le risque avant cette opération qui n’est pas anodine.

Le bilan clinique doit bien évidemment comporter un toucher rectal, en particulier si le PSA est supérieur à 4ng/mL

Quels sont les bilans complémentaires à réaliser avant l’opération de la prostate ?

Le PSA doit toujours être réalisé. Chez le patient de moins de 70 ans un cancer de la prostate est régulièrement retrouvé et on peut être amené à modifier la prise en charge. L’échographie prostatique devra toujours être réalisée, afin de connaître le volume de la glande prostatique. La taille de la prostate n’est pas responsable de la gêne. Il est important de connaître le volume afin de valider sa technique chirurgicale. Plus la prostate est volumineuse, plus le temps opératoire sera long.

La chirurgie au laser Holmnium (HoLEP) est adaptée quelque soit le volume de la prostate. La présence d’un troisième lobe prostatique (lobe médian) peut aussi être décrit à l’échographie et renforcer le caractère obstructif de l’adénome.

échographie de la prostate

échographie de la prostate

Doit-on réaliser systématiquement une fibroscopie vésicale pré-opératoire?

En cas de symptomatologie atypique et pour des prostates de petits volumes, le bilan avant chirurgie de la prostate peut comporter une fibroscopie. Lorsque la symptomatologie obstructive est explicite, une fibroscopie vésicale avant l’intervention n’est pas nécessaire. Pour certaines techniques expérimentales avec conservation de l’éjaculation comme l’urolift ou le Rezum, la morphologie de la prostate est importante et la présence d’un lobe médian peut contre-indiquer la technique chirurgicale.

Faut-il faire un bilan uro-dynamique avant la chirurgie de l’adénome de la prostate?

Le bilan uro-dynamique n’est pas du tout systématique. Il est facilement proposé pour des patients présentant une symptomatologie atypique, jeunes (<50 ans) ainsi que pour les patients présentant une maladie neurologique connue. Le but du bilan et d’authentifier une obstruction et d’éliminer une éventuelle activité hypovésicale qui pourrait grever les résultats.

 

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