La prostate est une glande faisant partie du système reproducteur masculin, qui est aussi liée au système urinaire. Il ne s’agit pas d’un organe vital, mais elle joue pourtant un rôle capital car elle sécrète le liquide prostatique, qui est une composante du sperme. Et comme tout organe, elle peut être atteinte par différentes pathologies. Les plus fréquentes sont :
- le cancer de la prostate ;
- la prostatite ;
- l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).
Pour les diagnostiquer, plusieurs examens peuvent être réalisés lors d’une consultation avec un urologue ou un médecin généraliste. Toucher rectal, examen prostatique, biopsie, échographie, prélèvement, IRM multiparamétrique…nous allons vous les présenter dans cet article.
Pourquoi surveiller la prostate ?
La surveillance de cette glande lors d’un dépistage ou d’un bilan permet de :
- s’assurer de sa bonne santé :
- diagnostiquer d’éventuelles pathologies ou anomalies.
C’est pourquoi au moindre signe d’alerte, d’inquiétude, il ne faut pas hésiter à prendre un rendez-vous pour une consultation avec un urologue.
Quels sont les signes d’alerte ?
Plusieurs symptômes sont révélateurs d’une anomalie prostatique. Généralement, ils sont urinaires. Par exemple, en cas d’adénome, peuvent apparaître des :
- fuites urinaires ;
- infections urinaires ;
- envies fréquentes d’uriner ;
- rétention urinaires ;
- anomalies du jet d’urine.
En cas de prostatite, les symptômes sont également urinaires (mictions fréquentes et/ou urgentes, infections urinaires, difficultés à uriner…etc.) mais plus variés que pour l’HBP. Peuvent notamment apparaître :
- la présence de sang dans l’urine ou le sperme ;une sensation de brûlure ou de douleur lors de la miction ;
- une éjaculation douloureuse ou difficile ;
- des troubles sexuels.
Quant au cancer de la prostate, il faut savoir qu’il n’entraîne pas de symptômes au début. Seuls des troubles urinaires peuvent apparaître par la suite, qui nécessitent la réalisation d’examens, dont le dosage du PSA dans le sang. Si ce taux de PSA est élevé, la consultation d’un urologue rapidement est indispensable.
À partir de quel âge faut-il consulter ?
La consultation d’un médecin traitant puis d’un urologue est nécessaire dès l’apparition de difficultés urinaires.
Néanmoins, en l’absence de symptômes, l’Association Française d’Urologie recommande un dépistage du cancer de la prostate annuel à partir de 50 ans avec un dosage du PSA et un toucher rectal. Cet âge est abaissé à 45 ans pour les hommes ayant des facteurs de risque, tels des antécédents familiaux.
Quels sont les examens de la prostate ?
Différents examens permettent de diagnostiquer des anomalies prostatiques (cancer de la prostate, prostatite, HBP principalement). Certains peuvent être faits par un médecin généraliste, comme le toucher rectal ou la prescription d’un dosage de PSA. En revanche, d’autres doivent être effectués par un spécialiste.
Toucher rectal
Le toucher rectal est le premier examen prostatique préventif réalisé par le médecin, qui lui permet de mesurer la taille de la prostate et de vérifier la présence ou l’absence de zones dures, de nodules qui pourraient être cancéreux.
Il débute par une palpation minutieuse :
- des testicules ;
- du pénis ;
- de l’abdomen.
Puis, le médecin repousse le prépuce du penis et commence l’examen de la zone intime pour rechercher une éventuelle anomalie : lésion, masse ou durcissement. Enfin, il procède au toucher rectal qui est très rapide puisqu’il dure en moyenne une trentaine de secondes. Pour sa réalisation, le patient doit s’allonger sur le côté et être détendu pour éviter des douleurs.
Dosage du PSA
Cet examen est réalisé pour le dépistage du cancer de la prostate et son suivi. C’est un marqueur clé pour surveiller cet organe. Il vise à détecter le taux de PSA (Prostate Specific Antigen ou antigène spécifique de la prostate en français), qui est une protéine naturellement produite par la prostate. Le PSA est présent principalement dans le sperme, mais une partie passant dans le sang, il peut être analysé. Pour faire le dosage du PSA, une simple prise de sang est requise, sur prescription médicale. Un taux normal est inférieur à 4 ng/ml. S’il est supérieur, le risque de cancer existe et d’autres examens doivent être pratiqués.
IRM de la prostate
L’IRM permet de détecter un cancer de la prostate en fournissant des images précises. Elle intervient souvent en cas :
- d’anomalie détectée lors du toucher rectal ;
- d’échographie de la prostate ;
- de hausse du taux de PSA.
Grâce à l’IRM, la prostate est visualisée avec précision. Il est aussi possible de détecter la présence d’un nodule. C’est à ce jour l’examen le plus performant pour le dépistage du cancer, en particulier lorsqu’il s’agit d’une IRM multiparamétrique prostate.
Biopsie de la prostate
Lors d’une biopsie, un prélèvement de petits fragments de la prostate est effectué afin de déterminer le caractère malin ou bénin d’une anomalie détectée. Elle est généralement demandée par le médecin en cas de soupçon de cancer en cas de :
- taux de PSA anormalement élevé ou s’il augmente lors de prélèvements successifs ;
- anomalies repérées lors du toucher rectal ;
- lésions suspectes révélées par l’IRM prostatique.
Elle se déroule sous anesthésie locale ou générale et par voie transrectale ou transpérinéale.
Échographie prostatique et débitmétrie urinaire
Il s’agit d’examens complémentaires pour évaluer la prostate. L’échographie prostatique est rapide et indolore. Elle permet de déterminer la taille, la forme et la texture de la prostate, et de détecter d’éventuelles anomalies (prostatite par exemple) mais pas le cancer. Elle dure entre 15 et 30 minutes et peut se faire par :
- voie sus-pubienne (la vessie doit être pleine) ;
- voie endorectale (le rectum doit être vide).
Enfin, le débitmétrie urinaire a pour objectif d’évaluer la qualité de la miction. Cet examen consiste à uriner dans un bocal, relié à un système de mesure afin de calculer le débit maximum, le débit moyen, le volume et le temps de miction.
Qu’ils soient prescrits par un médecin généraliste ou un urologue lors d’une consultation, ces tests servent à déterminer la bonne santé de la prostate et contribuent au diagnostic d’éventuelles pathologies.
