Tous les cancers de la prostate n’ont pas la même agressivité. Ils ne relèvent pas tous d’un traitement invasif et dans certains cas une simple surveillance active peut être proposée et ainsi éviter un traitement invasif et ses possibles séquelles.

Qu’est ce que la surveillance active ?

La surveillance active consiste à reporter dans le temps (ou éviter de façon définitive) le traitement invasif à but curatif (chirurgie ou radiothérapie) chez un patient à faible risque d’évolution. La surveillance active se déroule sur plusieurs années et le patient doit accepter d’être prêt à changer de stratégie si les critères de surveillance venaient à évoluer défavorablement. Le service d’urologie de Baltimore (Johns Hopkinks University) a démontré que le taux de progression était de 9% par année par par patient. Pour l’équipe universitaire d’urologie de Toronto qui a la série avec le plus long suivi (suivi médian à 6,7 ans) la survie spécifique sans métastase était 97,2%. La probabilité selon les séries de ne pas sortir de la surveillance active à 5 ans varie entre 59 et 67%

Quels sont les critères de surveillance active ?

Les critères de sélections varient d’une étude à l’autre et sont basés sur :

  • Le taux de PSA total qui doit être inférieur à 10
  • Un score de Gleason sur les biopsies inférieur à 7.
  • La charge tumorale des biopsies (nombre de biopsies positives et longueurs des biopsies)
  • L’IRM prostatique et la taille de la lésion suspecte. Cette dernière est indispensable pour ne pas sous-estimer la lésion initiale.
  • Le but de tous ces critères étant de sélectionner de façon optimale la population à bas risque sans restreindre de façon trop importante les patientes éligibles.

Les recommandations européennes (de l’association européenne d’urologie- EAU) considèrent comme éligibles à une surveillance les cancer de prostate à très bas risque (PSA <10 ng/mL, Gleason 6, 1 à 2 biopsies positives envahissant moins de 50 % du prélèvement).

Votre urologue doit s’assurer que le patient à bien compris cette option et s’assurer que le patient va bien respecter ce mode de prise en charge. Bien évidemment, le patient pourra sortir à tout moment du protocole de surveillance active s’il le souhaite car la surveillance peut aussi avoir un retentissement psychologique non négligeable pour le patient.

Quel protocole de suivi lors d’une surveillance active ?

Afin de ne pas sous-estimer à tort une lésion classée comme initialement à très faible risque d’évolution, une surveillance régulière doit être réalisée (la surveillance active).

  • Un dosage du PSA ainsi qu’un toucher rectal doit être réalisé tous les 6 mois les 2 premières années.
  • Une biopsie de contrôle doit être réalisée dans l’année qui suit le début de la surveillance active.
  • Une IRM prostatique devra aussi être réalisée annuellement au début de la surveillance active.

Quand sortir du protocole de surveillance active?

Les critères de surveillance sont bien expliqués au patient avant de débuter la surveillance. Si un de ces critères survient, la surveillance devra être stoppée et un traitement curatif devra être réalisé (chirurgie ou radiothérapie).

Tous ces critères devront faire stopper la surveillance active :

  • PSA > 10 ng/mL.
  • Biopsie de contrôle qui retrouve du cancer de prostate avec du grade 4.
  • Évolution défavorable à l’IRM.

Si aucun de ces critères n’est retrouvé, la surveillance est reconduite jusqu’aux prochains examens.

Des séries comparatives avec appariement ont montré qu’il n’y avait pas de différence significative en termes d’agressivité des pièces de prostatectomies entre les malades opérés d’emblée et ceux qui avaient initialement choisis la surveillance active comme option. Il n’y donc pas de perte de chance pour le patient de choisir cette option thérapeutique s’il rentre dans les critères d’inclusion.

Sources Association Française d’Urologie (AFU) : https://www.urofrance.org/

 

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