Chez l’homme, les troubles urinaires sont très fréquents, et s’accentuent généralement avec l’âge. Ils peuvent avoir différentes causes, et indiquer l’existence d’une pathologie telle que l’HBP (hypertrophie bénigne de la prostate), la prostatite ou un cancer. C’est pourquoi, lorsqu’ils apparaissent, il est nécessaire de consulter un médecin urologue. Cela permet de déterminer leur origine, et de mettre en place le bon traitement pour y remédier.
Parmi les outils utilisés pour identifier les troubles urinaires et évaluer leur intensité, se trouve le questionnaire IPSS (International Prostate Symptom Score). Il est rempli directement par le patient. A son issue, un score est obtenu qui peut aider le médecin dans son diagnostic en lui fournissant des informations sur l’état mictionnel ressenti par le patient. Ainsi, quel que soit le résultat, consulter un médecin est nécessaire afin d’avoir un avis médical.
Qu’est-ce que le score IPSS ?
Le score IPSS est le résultat obtenu au questionnaire du même nom. Il va de 0 (asymptomatique) à 35 (très symptomatique) et est notamment utilisé pour détecter une hypertrophie bénigne de la prostate. Il ne remplace pas un examen clinique, mais il est très utile pour évaluer les symptômes de troubles urinaires masculins. Il peut s’agir par exemple de :
- Difficultés à uriner (dysurie) ;
- Envie fréquente d’uriner avec une miction peu abondante (pollakiurie) ;
- Rétention d’urine ;
- Brûlures lors de la miction.
Souvent liés à la prostate, ces troubles urinaires peuvent révéler la présence d’une pathologie, plus ou moins grave, nécessitant un traitement spécifique. Ils ne doivent donc pas être négligés, en particulier dès 45-50 ans où les risques de cancer de la prostate sont plus élevés.
Que contient le questionnaire IPSS ?
Ce questionnaire IPSS a été créé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) afin de dépister l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Il se compose de plusieurs questions, auxquelles le patient doit répondre, qui lui permettent de décrire les symptômes de ses troubles urinaires. Il remplit donc plusieurs objectifs :
- Dépister ;
- Aider au diagnostic médical.
Il est aussi utilisé lors du suivi du traitement d’une HBP pour mesurer les améliorations.
Calculez votre score IPSS
Le score obtenu par le patient est ensuite analysé par le médecin, qui peut prescrire d’autres examens tels un toucher rectal, une échographie, un dosage du PSA.
Facile à comprendre, le questionnaire IPSS peut être rempli en une dizaine de minutes par le patient seul. Pour 6 questions, il doit indiquer une note allant de 0 (jamais) à 5 (presque toujours) :
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- Au cours du dernier mois, avec quelle fréquence avez-vous eu la sensation que votre vessie n’était pas complètement vidée après avoir uriné ?
- Au cours du dernier mois, avec quelle fréquence avez-vous eu besoin d’uriner moins de 2 heures après avoir fini d’uriner ?
- Au cours du dernier mois, avec quelle fréquence avez-vous eu une interruption du jet d’urine c’est à dire démarrage de la miction puis arrêt puis redémarrage ?
- Au cours du dernier mois, après avoir ressenti le besoin d’uriner, avec quelle fréquence avez-vous eu des difficultés à vous retenir d’uriner ?
- Au cours du dernier mois, avec quelle fréquence avez-vous eu une diminution de la taille ou de la force du jet d’urine ?
- Au cours du dernier mois, avec quelle fréquence avez-vous dû forcer ou pousser pour commencer à uriner ?
Pour la 7ème question, la note va également de 0 (jamais) à 5 (5 fois) et le patient doit indiquer : Au cours du dernier mois écoulé, combien de fois par nuit, en moyenne, vous êtes-vous levé pour uriner (entre le moment de votre coucher le soir et celui de votre lever définitif le matin) ?
Enfin, la 8ème question vise à évaluer la qualité de vie liée aux symptômes urinaires : Que penseriez-vous si vous deviez passer le reste de votre vie en conservant votre état urinaire actuel ? La note va cette fois de 0 (très satisfait) à 6 (très ennuyé).
Troubles urinaires, prostate… comment interpréter le score IPSS ?
Le score IPSS est calculé à partir des réponses données aux 7 premières questions. Le résultat final va de 0 à 35 et s’interprète de différentes manières :
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- De 0 à 7 : on considère que les symptômes des troubles urinaires sont légers et ne requièrent pas forcément la mise en place d’un traitement ;
- De 8 à 19 : les symptômes sont jugés modérés ;
- De 20 à 30 : les symptômes sont sévères et peuvent être le signe d’un problème de prostate (HBP par exemple).
Quel que soit le résultat obtenu au questionnaire IPSS, seul le médecin peut l’interpréter et prescrire, si besoin, d’autres examens, voire un traitement.